Agriculture

Le secteur primaire occupe une place importante à Wallis-et-Futuna.

Au 31 décembre 2022, le secteur primaire regroupe 287 entreprises patentées, soit 25,6 % des entreprises recensées du Territoire.
Une grande partie d’entre elles se concentrent sur des activités liées à la pêche (44 %), 17 % sont des entreprises d’élevage, 25 % de culture ou de maraîchage, et 14 % d’activités annexes à la production (services forestiers, vente de plantes ornementales …).

Paradoxalement, le secteur de l'agriculture et de la pêche n'emploie que 0,1% des salariés déclarés sur le Territoire (4 personnes) et son encours de crédits est quasi nul à fin décembre 2022. En réalité, une grande partie des entreprises du secteur primaire pratique à la fois l'agriculture, l'élevage et la pêche, de manière "informelle" avec pour vocation première la satisfaction des besoins familiaux et coutumiers.

L'autoconsommation alimentaire, même si elle diminue structurellement, reste pratiquée par une majorité de ménages et représente en moyenne 15% de la dépense alimentaire totale (35% à Futuna, 7% à Wallis).

L'agriculture à Wallis-et-Futuna est globalement caractérisée par coexistence d'une agriculture familiale vivrière, ciment culturel et économique de la population, et d'une agriculture professionnelle émergente et encore fragile.

D'après l'Enquête Budget des Familles (EBF 2019-2020), la commercialisation des produits issue du secteur primaire est très rare : elle ne concerne que 2% des ménages. Le montant des ventes est estimé à 70 millions de F CFP, dont 30 millions pour les ventes d'ignames à Wallis, où l'offrande d'ignames achetées est perçue comme relativement prestigieuse. L'orientation davantage agricole de Futuna se confirme sur les productions de fruits où 44% des ménages déclarent cultiver des fruits.

L’agriculture professionnelle concerne un nombre restreint d’acteurs économiques sur l’archipel, se limitant au maraîchage, à quelques élevages porcins et à l'élevage de poules pondeuses. La grande majorité des exploitations sont de petite taille et essentiellement familiales.

Bien que peu professionnalisée, l'agriculture peut être génératrice de revenus. La production totale est donc vraisemblablement beaucoup plus importante que celle recensée par les statistiques. Par ailleurs, l'agriculture familiale, dite vivrière, a un rôle de réduction des inégalités de revenus sur le Territoire. Elle représente une des activités principales de subsistance pour les habitants du Territoire et permet un accès à un socle alimentaire non-exposé aux aléas financiers. On dénombre en effet plus de 2 000 exploitations, qui emploient plus de 9 400 personnes. Les exploitations agricoles représentent près de 70% des résidences principales des Wallisiens et Futuniens.

À Wallis, un ménage sur cinq déclare au moins un actif dans le secteur primaire; c'est le cas de plus d'un ménage sur trois à Futuna. 81% des ménages à Futuna et 60% des ménages à Wallis déclarent avoir des parcelles cultivées. Près de 88% des ménages futuniens déclarent produire, tandis qu'à Wallis, moins d'un ménage entretenant des parcelles sur deux a déclaré avoir récolté des tubercules. Ce chiffre traduit une possible érosion de la pratique d'une petite agriculture familiale.

 

Élevage

L’élevage porcin est dominant. Selon la dernière enquête agricole réalisée par le STSEE en 2014-2015, le Territoire compte 22 000 porcs répartis sur plus de 2000 exploitations et seuls 14 % des éleveurs pratiquent la vente. Il s’agit majoritairement de petits élevages destinés à la coutume, et non de porcs charcutiers. Seule une dizaine d’éleveurs professionnels est recensée et il n’existe pas de filière commerciale structurée.

La production avicole est une filière historiquement performante à Wallis et Futuna, avec une production remontant aux années 1990. En 2020, on compte deux élevages professionnels de poules pondeuses à Wallis et deux à Futuna. La production locale d’œufs couvre ainsi environ 80 % des besoins du Territoire. Le taux de couverture à Wallis devrait passer à 100 % avec le financement en 2020 d’un troisième élevage professionnel.

 

Pêche

La pêche à Wallis et Futuna est principalement consacrée à une activité artisanale côtière. L’enquête agricole 2014-2015 montre un recul de l’activité, d’après le nombre de bateaux de pêche qui est passé de plus de 300 en 2003 à environ 170 en 2014. La pratique de la pêche concerne toutefois encore un tiers des exploitants interrogés.

L’autoconsommation et la vie coutumière restent de loin les premières destinations des prises mais 27 % des ménages qui la pratiquent vendent une partie de leur pêche. La nature des moyens mis en œuvre, dominée par de petites embarcations, du matériel à faible technologie, ainsi que la faible transformation des produits de la mer, caractérisent une activité encore très artisanale.