Le Taro est un tubercule très apprécié dans la zone pacifique, nous avons répertorié sur Wallis 20 variétés (14 nouvelles, 6 anciennes) tandis qu’à Futuna nous comptons 34 variétés encore en culture (21 nouvelles, 13 anciennes). Cette diversité d’espèce démontre l’attachement de notre territoire à ce tubercule. Il est présent dans la coutume, les devoirs sociaux et également dans la consommation personnelle des locaux.
C’est pour cela que la CCIMA a décidé de le mettre à l’honneur dans son marché du 27 juillet à Aka’aka.
La CCIMA s’est rendu sur le terrain à la rencontre de différents profils de cultivateurs du taro. Dans cet article nous vous présentons Sakopo TIALETAGI, Wallisien habitants de Hahake qui a décidé de moderniser sa méthode d’exploitation en utilisant des machines agricoles sur sa plantation de taro
Bonjour, peux-tu te présenter ?
Je m’appelle Tu’ufenua TA’OFIFENUA, j’habite à Falaleu et je n’ai pas de travail à part celui que l’on pratique ici depuis nos ancêtres, l’agriculture.
J’ai remarqué que tu as une exploitation à Lavegahau, et il me semble que tu as utilisé de nouvelles techniques, peux-tu m’en parler ?
D’habitude, mes exploitations sont faites à l’anciennes : 100% huiles de coude, sauf que cela prend du temps pour une personne qui travaille seule comme moi. L’évolution technologique a apporté des améliorations dans l’agriculture alors j’ai fait appel aux machines pour cette exploitation.
C’était surtout pour pouvoir exploiter une grande surface en très peu de temps mais pour ce qui est de la technique de plantation je reste sur le savoir faire des anciens.
Quels ont été les bénéfices de cette technique ?
Un vrai gain de temps, la machine à réduit en une journée ce que je fais en 2 mois. Nettoyé la parcelle et meubler la terre et j’ai pu planter dans la même journée.
Et au niveau de l’évolution de ta plantation ? est ce que ça pousse mieux ?
Là-dessus je n’ai pas noté de différence. Mes plants poussent comme d’habitude et je n’ai pas non plus noté de points négatifs.
Quelles espèces as-tu planté ?
Ici à Falaleu, notre village ne plante que le « talo ‘uli » et je n’échappe pas à la régle.
A quoi va servir ta plantation ?
Cette plantation elle est surtout là pour répondre aux besoins de la maison. Nous nourrir, participer aux coutumes du village et aux coutumes de la famille. Après bien sûr s’il y a un surplus je penserais à le vendre.
Que penses-tu des nouvelles générations ? par rapport à l’agriculture penses-tu qu’ils vont l’abandonner ou la faire perdurer ?
Quelques soit le domaine culturel de nos îles, que ça soit l’agriculture, les danses, l’artisanat... Je pense qu’on a tort de blâmer les jeunes. Les temps changent et apportent un certain confort, il est normal que certaines habitudes changent avec. Nous devons être présent pour cette jeunesse, continuer à leur montrer nos pratiques traditionnelles, il n’y a pas à les forcer, il faut les sensibiliser. Nous sommes fiers de notre identité parce que nous conservons des pratiques ancestrales, certains de nos jeunes le ressentent et conservent cette fierté, cette identité en perpétuant nos pratiques notamment celle dont on parle aujourd’hui, l’agriculture
Tu’ufenua, je te remercie pour ce partage.